Eric Lecomte
Eric Lecomte nous a quitté...
Ce lundi 19 mai 2008 au soir, des suites de sa maladie...
Une émouvante cérémonie, au son des djembés et des dununs, lui rendit un dernier hommage le jeudi 22 mai à Uccle.
Eric
En hommage à Eric, je voudrais partager quelques-uns des moments magiques passés avec lui.
J'ai rencontré Eric dans les années 94-95... J'étais tombé sur un de ses prospectus de cours qu'il laissait à la Médiathèque.
La semaine d'après, je le rencontrais à son cours, au
Kaputt, au 12 de la rue Saint-Quentin ! Rien que l'endroit donnait déjà une idée de la philosophie de vie d'Eric !
Le Kaputt, c'était une association culturelle, créée suite à l'expropriation de plusieurs îlots d'habitation (îlot Stévin) au profit des institutions européennes et des eurocrates. Afin de dénoncer la politique immobilière et de faire connaître le quartier au grand public, le Kaputt revitalisait le quartier via des activités culturelles.
Le Kaputt avait entre autres
squatté une maison et y avait installé une table d'hôte ! On y trouvait un grand buffet couvert de plats... Tout le mobilier et la vaisselle était de bric et de broc ! On payait ce qu'on voulait, en fonction de sa satisfaction du repas ! C'était un lieu magique, hors norme et d'une convivialité rare !
Eric était de la partie bien sûr ! Il donnait
cours de djembé à l'étage !
Passionné de musique africaine, il l'avait dans le sang !
Il y organisait ses cours avec une énergie peu commune ! Seul un passionné comme lui pouvait se décarcasser avec une telle ténacité ! Jugez du peu : il n'avait pas assez de djembés pour tous ses élèves.. et n'avait pas de voiture ! Et donc, de 1 à 2 fois par semaine, semaine après semaine, il devait trouver à prêter une voiture et quelques djembés, et venir aves ses propres djembés et ses douns au Kaputt !
Eric, c'était le roi de la débrouille ! Tout cela n'était possible que grâce à tout son réseau d'amis et de connaissances !
Plus tard, quand le Kaputt ferma, Eric organisa ses cours... chez lui,
dans son propre salon, rue de Pascale !!!!
Et on continuait à s'enfoncer dans le
surréalisme ! Car le jour des cours, quand on arrivait au bas de la rue, déjà à 30 maisons de distance, on était en Afrique ! On entendait les djembés ! Alors qu'ils étaient à l'intérieur, au 5ème étage, toutes fenêtres fermées !
Dans la maison, c'était un tonnerre du diable ! Eric n'avait pas toujours assez de chaises pour les élèves... J'ai une fois été en demander une au voisin du dessous, alors que le cours avait commencé... Imaginez 10 djembés et un plancher en bois... Chez le voisin en question, le lustre se balançait et tout tremblait sur les étagères et dans les armoires !
Mais Eric avait conclu un accord avec les voisins sur les jours et les heures... Heureusement, tous les voisins étaient musiciens !
Chez Eric, on était chez soi ! On pouvait débarquer à toute heure du jour ou de la nuit ! C'était un
grand coeur toujours prêt à aider les autres !
Quand on avait besoin d'un
soliste en dernière minute (et j'insiste sur le
dernière minute :-) ) ,
il répondait toujours présent avec le sourire, et on l'embarquait, qui pour un concert à Charleroi, qui pour accompagner un cours de danse...
Eric démarra aussi le
premier cours de djembé en entreprise, à l'heure du midi, au Crédit Communal de Belgique ! Avec toujours la même "expédition" à monter : trouver un copain avec une voiture, des djembés, tout transporter... C'était un fou, un passionné !!
Eric fut aussi le premier percussionniste de djembé belge à avoir
son site web, en 1996 ! Internet n'étant pas encore connu comme aujourd'hui, mais il voulait
toujours apprendre et être
dynamique, en avant !
Eric, c'était le coeur sur la main, mais aussi la
simplicité, la discrétion et la
modestie, comme tous les
grands !
Tu vas nous manquer, Chienchien !
Fais nous vibrer en faisant de la percu dans les nuages, avec les éclairs et le tonnerre !
Ndawa
J'ai également connu Eric au
Kaputt, à la même période. Je l'ai vu donner ses cours de djembe, accompagner Brigitte à son cours aussi... Voilà comment ça a commencé pour moi! :o)
Je garde un bon souvenir de lui... Il y a quelques années, j'étais avec mon petit-ami, percussionniste aussi. Nous étions à une soirée avec Eric.
Mon petit-ami lui dit qu'il aime sa
chemise... Sans hésiter, Eric l'a
enlevée et lui a dit: "
Tiens, c'est pour toi".
8 ans plus tard, il a toujours cette chemise noire, aux manches courtes... Elle a encore plus de valeur aujourd'hui !! Encore merci pour cet hommage.
Nous n'oublierons jamais Chienchien...
Kristina
Si vous souhaitez ajouter quelque chose pour Eric, n'hésitez pas à m'envoyer un mail !
Début
Kamini
Nous, Kamini, on adore ! C'est du talent à l'état pur !
Pour visualiser son clip Marly-Gomont, si son site officiel répond trop lentement, allez chez Youtube !
Paroles de Marly-Gomont
Dédicacé à tous ceux qui viennent des p'tits patelins,
Ces p'tits patelins paumés pour qui personne n'a jamais rappé,
Même pas un flow !
Ces p'tits patelins paumés que même la France elle sait pas qu'ils sont là chez elle,
Les p'tits patelins paumés que personne ne connaît, même pas Jean-Pierre Pernault (sanglots)
J'm'appelle Kamini,
J'viens pas de la Téci,
J'viens d'un p'tit village qui s'appelle le Marly Gomont,
Alors qu'on monte sur le beat hein, le beat hein qui fait Ta da da da din,
A Marly Gomont, y'a pas d'béton,
65 ans la moyenne d'âge dans les environs,
1 terrain d'tennis, 1 terrain de basket,
3 jeunes dans l'village donc pour jouer c'est pas chouette,
J'viens d'un village paumé dans l'Aisne, en Picardie,
Facilement, 95 % de vaches, 5 % d'habitants, et parmi eux,
Une seule famille de noirs, fallait qu'ce soit la mienne, putain un vrai cauchemar.
J'ai dit à mon père
" On aurait pu aller s'installer à Moscou, non? On aurait pas trop été dépaysé par la température et ni par les gens ".
Il m'a répondu : " hé et comment ça, mais tu te moques de moi toi, mais ça va aller hein "
Tu parles, j'avais 6 ans, premier jour d'école et ben j'ai chialé à cause d'ces p'tits cons là bas, t'sais comment y m' appelait ? " Hé bamboula, Hé Pepito, Hé Bamboula, Hé l'Noiraude hé ".
Dans la bouche des enfants, réside bien souvent la vérité des parents.
Refrain x2
J'viens pas d'la cité,
Mais le beat est bon,
J'viens pas d'Panam,
Mais d'Marly Gaumont
Y'a pas d'bitume là bas,
C'est qu'des pâtures,
mais c'là n'empêche que j'ai croisé pas mal d'ordures.
A Marly Gaumont, les gens y parlent pas verlan,
" Y parlent à l'endroit comme ça, c'est ben suffisant " (accent Chti)
Des fois y t'aiment bien
" J'aime pas les arabes hein, J'aime pas les Noirs, mais toi j't'aime bien, même si t'es Noir "
D'temps en temps, y font d'la politique aussi, avec plein de philosophie.
" D'façon moi j'dis, tous des pourris hein".
Dans les p'tits patelins, faut pas être cardiaque, ah ouais sinon t'es mal,
Faut traverser vingt village en tout 50 bornes pour trouver un hôpital que dale,
Là bas y'a rien c'est les pâtures.
Des fois y'a un match de foot le dimanche.
Le stade c'est une pâture, sur lequel les lignes sont tracées, les buts sont montés et les filets et dans l'équipe du coin,
Y'a toujours un mec qui s'fait surnommer Kéké " Allez Kéké, Allez Kéké "
Si c'est pas Kéké dans l'équipe d'en face, y'a toujours un mec qui s'appelle Biquette " Allez Biquette, allez biquette "
Une journée type dans l'coin, le facteur, un tracteur et rien... 'fin si, une vache d'temps en temps
Refrain x2 :
J'viens pas d'la cité,
Mais le beat est bon,
J'viens pas d'Panam,
Mais d'Marly Gaumont
Y'a pas d'bitume là bas,
C'est qu'des pâtures,
mais c'là n'empêche que j'ai croisé pas mal d'ordures.
Et à l'école maternelle, j'étais l'seul black,
Et dans l'putain d'collège, j'étais l'seul black,
Et dans l'putain d'lycée, j'étais l'seul black,
De la maternelle au lycée, toujours autant d'claques
Qui s'perdaient dans la nature ou dans la raison,
Papa m'disait toujours " c'est bien, faut pas s'battre, hein fiston "
Mais moi j'voulais m'revolter, mais là bas, y'a rien à cramer
Y'a qu'un bus pour le lycée, c'est l'même pour le centre aéré,
Pas la peine d'aller bruler, el' voiture du voisin,
Les gens y z'en ont pas, y z'ont tous des mobylettes,
En plus el' boulangerie, elle est à 8 kilomètres,
8 kilomètres tout les matins à mobylette.
Il est parti où Vincent, il est parti en catimini ?
Ah ben non, pas de ça chez nous hein, l'parti en mobylette hein.
Parti en mobylette hein, l'métro des p'tits patelins,
C'est l' beat hein, le beat hein qui fait Ta da da da din,
Dédicacé à tous ceux qui viennent des p'tits patelins,
Les p'tits patelins paumés où c'est la misère
Là où ya rien à faire là où tout est ferme,
Ces p'tits patelins paumés que personne ne connaît, même pas Jean-Pierre Pernault *sanglots*
Refrain x4 :
J'viens pas d'la cité,
Mais le beat est bon,
J'viens pas d'Panam,
Mais d'Marly Gaumont
Y'a pas d'bitume là bas,
C'est qu'des pâtures,
mais c'là n'empêche que j'ai croisé pas mal d'ordures
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