MusiqueDiatonique Djembé
Le Djembé
Le tambour en Afrique
Il est malaisé pour un non-africain de se représenter la place que les tambours occupent dans la culture des peuples africains. Ils sont quelquefois conservés dans des cases réservées à eux seuls, entourés d'une atmosphère magique et traités comme des êtres surnaturels !
Les tambourinaires
En général, les tambourinaires sont donc aussi des personnages importants. Lorsqu'un jeune garçon se montre particulièrement doué, il peut espérer occuper un jour l'emploi de tambourinaire officiel.
L'occidental, accoutumé à une rythmique assez pauvre, médiocrement développée, devra écouter longtemps et avec attention, avant d'arriver à apprécier à sa juste valeur la prestation du tambourinaire africain. Il sera plus aisément sensible aux « orchestres » de tambours, dirigés par un chef d'orchestre.
Le djembé
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Apparu chez les Malinke (en Guinée), le djembe s'est répandu sous des formes variables dans presque toute l'Afrique de l'Ouest. Il a conquis en fait tout l’ancien empire Mandingue qui s’étendait du Sénégal au Bénin (+- 1300 Ap J-C).
C'est un tambour à une peau (de chèvre ou d'antilope) que l'on joue à mains nues et dont le spectre sonore très large génère une grande richesse de timbre. La forme évasée du fût viendrait de celle du mortier à piler le grain.
Avec ses rythmes éclatants, il est par excellence l’instrument lié à la danse. Le djembé est présent aux diverses manifestations sociales lors des fêtes traditionnelles : baptêmes, circoncisions, fiançailles, mariages, funérailles, assemblées, fêtes de masques, fêtes agricoles (labours, semailles, récoltes), …
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Les trois sons de base sont :
- La basse, frappée au centre du djembé avec la paume.
- Le ton, joué au bord du djembé avec les doigts serrés.
- La claque, jouée aussi au bord, avec les doigts ouverts.
Les sons sont combinés pour former des phrases musicales traditionnelles ou des solos.
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Les dununs
Le djembe est toujours accompagné par un ou plusieurs dununs (tambours basses). Ce sont, du plus aigu au plus grave, le kenkeni, le sangban et le dununba (gros dunun). Ces fûts cylindriques à deux peaux (de vache) sont tenus horizontalement et joués avec une baguette ou un bâton.
Fixée sur un dunun, une cloche métallique appelée kenken. Elle est frappée avec une tige métallique ou une bague spéciale.
Les sons sont soit ouverts (le bâton rebondit) ou fermés (le bâton reste sur la peau après la frappe).
Les dunun fournissent le temps fort, la pulsation essentielle au sein de l’orchestre de percussions et le repère vital pour la danse.
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Le djabara
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Aux voix des tambours se joint souvent le djabara, calebasse entourée d'un filet assez lâche sur lequel sont fixés des coquillages (cauris), des graines ou encore des perles. |
Le djembe et la danse
Toute la musique malinke de percussion est vouée à la danse, présente à toutes les occasions de la vie sociale du village. La plupart des rythmes ne se jouent qu'à des occasions précises et uniquement lors de ces occasions. Une journée de danse peut n'être consacrée qu'à un seul rythme, avec des temps forts et d'autres plus faibles, consacrés au chant.
La symbiose extrêmement subtile et complexe existant entre danseurs et batteurs permet des changements, des variations rythmiques dont les codes échappent aux spectateurs toujours surpris par la simultanéité des enchaînements tant musicaux que chorégraphiques. Sur la base des rythmes des dunun, qui revêtent un aspect mélodique, la part d'improvisation est confiée au djembe dont les phrases mettent en valeur les qualités techniques et inventives du musicien. Le chant aux paroles souvent improvisées intervient, dialogue entre un soliste et le choeur que forme l'assistance.
Les dunun suivent la pulsation des danseurs, les joueurs de djembé suivent les dunun…Le soliste djembé peut aussi influencer la danse en changeant les pas de danse par des appels…
Les rythmes
Un orchestre djembé est constitué d’un soliste djembé, de 4 à 5 joueurs de djembé d’accompagnement et de un à trois joueurs de dunun.
Un rythme complet résulte en fait de la superposition harmonieuse d’une série de phrases musicales. Un rythme compte de 2 à 5 phrases musicales différentes pour les djembés, de 1 à 3 phrases musicales pour les dunums et la cloche kenken.
Le soliste improvise en se basant rythmiquement sur les phrases jouées.
Bibliographie
"Percussions Africaines, le tambour djembé", par Serge Blanc, 1993, Hexamusic, Avenue de la Couronne des Prés, BP 7, 78680 EPONE (France)
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